Un cadre de collaboration : Chefs coutumiers, leaders et acteurs communautaires unis à Bandundu
Du 16 au 18 août 2024, la ville de Bandundu a accueilli un événement historique : la Première Conférence Régionale des Chefs Coutumiers du Grand Bandundu. Organisée par le Conseil Régional Bahá’í de Bandundu, cette rencontre a rassemblé 39 chefs coutumiers, venus des provinces de Kwango, Kwilu et Maindombe, aux côtés de notables, de représentants des autorités politiques et de leaders communautaires. L’objectif ? Discuter des préoccupations actuelles de leurs communautés et envisager des solutions pour une paix durable, une unité renforcée et un développement intégré.
Loin d’être un simple événement à caractère spirituel, la conférence s’est révélée être un véritable espace de dialogue et de concertation. Les participants, issus de différents horizons, ont pu réfléchir ensemble sur le rôle essentiel des chefs coutumiers dans la gestion des crises sociales et économiques, mais aussi sur la manière dont chacun peut contribuer, à sa manière, au progrès global des communautés.
Un cadre pour la réflexion et l'action
Les échanges et réflexions qui ont eu lieu durant ces trois jours se sont concentrés sur des solutions concrètes aux défis auxquels fait face la région du Grand Bandundu, notamment les conflits, l’insécurité et les difficultés économiques. Lors de son allocution, M. Kimvunza Mukolongonzo Christian, Directeur du cabinet du Ministre Provincial de l’Intérieur, a souligné l’importance du leadership coutumier dans l’accompagnement des efforts de pacification et de développement local.
Le chef coutumier Makambu Mamona Jean Claude, de la Chefferie Pelende nord dans la province de Kwango résidant à Kenge, a déclaré : « Cette rencontre est une première dans notre histoire. Jamais auparavant, nous n’avions été conviés à discuter aussi librement des défis de nos peuples, ensemble avec des acteurs de divers horizons, y compris des jeunes et des autorités locales. Cette conférence est une véritable opportunité pour repenser notre rôle et notre impact dans nos communautés. »
L’inclusion comme moteur du changement
L’un des points forts de cette conférence a été l’inclusion d’une diversité d’acteurs, allant des chefs coutumiers aux jeunes leaders, en passant par des représentants de la société civile et les membres des Assemblées Spirituelles Locales de la ville de Bandundu-ville, un organe administratif élu par les bahá’íe de Bandundu-ville dont la mission est de veiller au bien-être spirituel, moral et social de la communauté. Cette participation large a permis d’enrichir les discussions sur les voies et moyens pour faire face aux défis de la région.
Le rôle des femmes et des jeunes dans le développement communautaire a été un sujet central. Lors des discussions, la cheffe coutumière Irène Baoss de Kwamouth a fait part de sa conviction que l’avenir des communautés repose sur une participation active et équitable des femmes : « Il est désormais clair pour nous que le progrès de nos peuples passe par la reconnaissance de l’égalité des droits entre les hommes et les femmes. Cette conférence a mis en lumière ce principe fondamental. »
Les chefs ont également souligné l’importance de l’adoption de processus décisionnels inclusifs, basés sur la consultation collective. En intégrant toutes les voix, des jeunes aux plus âgés, ils espèrent créer des cadres de gouvernance plus justes et adaptés aux réalités locales. Le chef Stanis Libie Ngampie, président des Chefs coutumier du territoire de Kwamouth a exprimé cette vision en affirmant : « Nous comprenons maintenant que notre rôle en tant que dirigeants va au-delà du maintien de l’ordre. Nous devons promouvoir à la fois la paix et le bien-être matériel et spirituel de nos peuples. »
Tradition et modernité : vers une gouvernance éclairée
Un autre thème récurrent durant la conférence a été le besoin d’harmoniser les valeurs traditionnelles africaines avec les réalités modernes. Les chefs coutumiers ont réfléchi à la manière dont la sagesse ancestrale, alliée à des principes universels, peut servir de guide pour une gouvernance efficace.
« Nous devons soigner notre terre pour soigner notre peuple, » a affirmé le chef Jean Claude Makambu Mamona, reprenant un adage africain qui souligne l’interconnexion entre la nature et l’humanité.
Les participants ont unanimement reconnu la nécessité de renforcer le dialogue entre les chefs coutumiers, les autorités locales et les acteurs de la société civile, afin d’apporter des solutions concrètes et durables aux nombreux défis de la région. Un engagement clair a été pris pour poursuivre ce type de consultations et favoriser des actions communes dans les territoires respectifs des chefs coutumiers.
L’avenir entre nos mains
L’une des conclusions majeures de cette rencontre est que la responsabilité de construire un avenir pacifique repose sur les épaules de chacun. Comme l’a si bien dit le chef Mboma Matapo Ambalor : « Nous avons compris que c’est en nous basant sur des valeurs spirituelles et universelles que nous pourrons réaliser un véritable progrès pour nos communautés. Il est de notre devoir de guider nos peuples avec sagesse et justice. »
Au-delà des échanges théoriques, les participants se sont engagés à intégrer ces principes dans leurs pratiques quotidiennes. L’un des engagements concrets pris lors de cette conférence est la création d’un cadre de concertation permanent entre les chefs coutumiers et les autres acteurs de la société pour aborder les questions de sécurité, d’éducation et de développement communautaire.
La conférence a également permis de renforcer les liens entre les chefs coutumiers et la jeunesse locale, notamment à travers la musique et les activités communautaires. La chorale des jeunes de Bandundu-ville a joué un rôle essentiel en maintenant une ambiance chaleureuse et inspirante, renforçant ainsi le sentiment d’unité.
Cet événement a été un jalon important dans la recherche d’unité et de paix dans la région du Grand Bandundu. Comme l’a affirmé Mfum’ Ntwal Moka Ngol’Mpati : « Cette rencontre marque un tournant dans nos relations. Désormais, nous travaillerons ensemble pour bâtir une communauté plus forte, plus unie et plus juste. »
Le Conseil Régional Bahá’í de Bandundu a exprimé sa ferme intention de multiplier les initiatives visant à promouvoir la transformation sociale par la consultation et l’éducation. « Cette conférence a démontré qu’en unissant nos efforts, nous avons la capacité de bâtir des communautés solidement ancrées dans les principes d’unité, de justice et de paix », a affirmé Mozart Muzama Ngamatele, secrétaire du Conseil Régional Bahá’í de Bandundu.
Les perspectives ouvertes par cette première conférence régionale laissent entrevoir un avenir prometteur, fondé sur la coopération, l’inclusion et le respect mutuel.