Kinshasa – RDC. Dans un contexte mondial marqué par des défis environnementaux croissants, un groupe de jeunes étudiants de Kinshasa a décidé de réfléchir de manière approfondie à la relation entre l’être humain et son environnement. Cette initiative, portée par le Groupe de Lecture des Jeunes Bahá’ís de Kinshasa, s’inscrit dans une série de rencontres destinées à nourrir la pensée et stimuler l’action en faveur d’un mode de vie plus sain, plus responsable, et véritablement durable.
Soutenu par le Bureau des Affaires Extérieures de la communauté bahá’íe en République Démocratique du Congo, ce cercle de réflexion élargi a accueilli ce samedi 17 mai 2025 des étudiants de divers horizons académiques : médecine, architecture, ingénierie, arts, modélisme, entrepreneuriat, etc. L’objectif est de susciter des échanges profonds entre jeunes issus de différentes disciplines sur le rôle de l’être humain dans la préservation de l’environnement, et de créer une dynamique intellectuelle et spirituelle continue dans les milieux universitaires.
Cette initiative naît de la volonté de contribuer à une réflexion de fond sur la place de l’humain dans la nature. Les jeunes participants s’efforcent d’examiner les conceptions actuelles de cette relation à travers le prisme de leurs disciplines respectives, tout en intégrant des perspectives religieuses et scientifiques. En questionnant les représentations dominantes de l’homme et de l’environnement, ils aspirent à proposer une vision alternative, plus équilibrée et orientée vers la transformation des comportements.
L’un des objectifs spécifiques de la rencontre est de poser les bases d’une sensibilisation à grande échelle dans les milieux académiques de Kinshasa. Les organisateurs souhaitent que cette réflexion devienne un contenu prioritaire dans les échanges entre étudiants, et qu’elle ouvre la voie à une mobilisation large autour de la cause environnementale. Cette mobilisation, affirment-ils, doit être enracinée dans une compréhension renouvelée de l’homme comme gardien de la création, capable d’agir avec conscience, sagesse et compassion.
La rencontre adopte une méthodologie originale, fondée sur le dialogue et la co-construction. Cinq questions clés structurent les échanges :
Chaque question est introduite brièvement, puis suivie d’un échange d’idées de vingt minutes entre les participants. À la fin de chaque séquence, un point de vue commun est élaboré collectivement. Des pauses artistiques sont également prévues pour enrichir le processus de réflexion par l’expression créative.
La rencontre s’est tenue dans une atmosphère à la fois joyeuse et empreinte de sérieux. Les réflexions partagées par les étudiants étaient enrichies par des prestations musicales et des déclamations poétiques, conférant aux échanges une profondeur et une intensité particulières. Ce mariage entre art et pensée a permis d’élever le niveau des discussions et de stimuler la sensibilité des participants.
Les débats ont porté sur la conception de l’être humain à travers le prisme de la science et de la religion. Les étudiants ont exploré les différences entre ces deux sources de connaissance, mais aussi leurs points de convergence. Ils ont souligné l’importance de favoriser une meilleure interaction entre elles, afin qu’elles puissent jouer pleinement leur rôle dans le développement harmonieux de la société. Il a été clairement reconnu que la science et la religion représentent aujourd’hui deux piliers fondamentaux du progrès humain.
Cette réflexion a ensuite été reliée à la question de l’environnement, envisagé comme une composante indissociable de la réalité humaine. L’idée que l’être humain ne peut exister sans son environnement — et inversement — a été largement développée. Ce qui a marqué les esprits, c’est la capacité des étudiants à dépasser la conception réductrice de l’environnement limité à sa dimension naturelle. Ils ont abordé à la fois les aspects écologiques (faune, flore, ressources naturelles), mais aussi les dimensions culturelles, qui influencent les comportements humains, et par conséquent, les interactions avec l’environnement.
Enfin, les participants ont partagé la manière dont leurs différentes filières académiques interagissent avec la question environnementale, en intégrant à la fois des approches matérielles (technologiques, scientifiques) et immatérielles(valeurs, éthique, culture). Cette approche holistique a permis d’enrichir les échanges et d’ouvrir des pistes concrètes pour une action collective éclairée et transformatrice.
Au-delà des cercles habituels, l’ambition est de créer une dynamique d’expansion. Chaque rencontre est pensée comme une opportunité de nouer de nouveaux liens, d’attirer de nouveaux participants, et de construire un réseau d’étudiants engagés autour d’un objectif commun : réconcilier l’humain avec son environnement et promouvoir une vision intégrée du développement durable.
Cette démarche, inspirée par les principes spirituels et la recherche de cohérence entre pensée et action, se veut une réponse à l’urgence de notre époque. En plaçant l’éthique, la responsabilité et la conscience au cœur de leur réflexion, ces jeunes ouvrent une voie prometteuse pour une nouvelle génération d’acteurs du changement.