Depuis le mois d’octobre 2021, des jeunes étudiants de la ville de Bukavu sont engagés dans un processus de réflexion sur la contribution qu’ils peuvent apporter à l’avancement de la civilisation. Dans leur situation d’étudiants, ils ont décidé de commencer par réfléchir sur les implications du rôle des valeurs morales et spirituelles dans l’application de la science dans leur contexte qui sépare strictement les connaissances scientifiques des principes spirituels.
Ces consultations sur l’harmonie entre la science et la religion, un des principes des enseignements bahá’ís se déroulent au Centre régionale Bahá’í sis n° 46 de l’avenue Route d’Uvira dans la Commune d’Ibanda à Bukavu. Elles visent notamment à développer un langage clair concernant le concept bahá’í de religion et quelques une de ses implications de son harmonie avec la science.
Dans leurs rencontres, les étudiants définissent le but de la religion et de celui de la science et échangent sur les conditions à réaliser pour que l’harmonie entre ces deux domaines de connaissance qui représentent les deux ailes de l’oiseau du progrès de l’humanité devienne possible.
Le but de la religion est d’établir l’ordre, la tranquillité et l’unité parmi les hommes et si elle ne parvient à remplir ces conditions, il faut s’en débarrasser. À travers son caractère fondamentalement mystique, elle vise le développement de l’individu et de la société à travers l’acquisitions des vertus et des forces spirituelles. La perte de cette dimension spirituelle fait de la religion un ensemble de croyances sans vie qui peut être manipulée dans tous les sens.
La science est un don de Dieu qui permet d’unifier le présent et le passé. Elle est la première émanation de Dieu vers l’homme et permet de comprendre la réalité humaine. Elle est au service du développement des sociétés. Quant au scientifique, il est un vrai témoin de l’humanité. À travers son travail, il est informé de tout ce qui relève de l’humanité, son statut, ses conditions et son histoire.
Pour que ces deux ensembles de connaissance puissent évoluer dans l’harmonie, elles doivent apprendre à se débarrasser de certaines pratiques et attitudes qui les opposent et empêchent une collaboration sincère et efficace au bénéfice de la société.
La science et la religion sont deux ensembles de connaissances et de pratiques qui se chevauchent, se complètent et contribuent à l’avancement de la société. Dans sa recherche pour être source du bien-être social, la religion utilise parfois le langage et les méthodes scientifiques quoique les approches sont à la lumière de la réalité de chacune. Aucune ne contient l’autre, aucune n’a de suprématie sur l’autre ; elles sont en harmonie l’une avec l’autre. En revanche, un dialogue permanent doit s’installer entre elles pour mieux comprendre leurs interactions et acquérir un langage adéquat pour les comparer, déterminer les domaines de chevauchement ou de complémentarité et déterminer comment les connaissances engendrées dans chacun des domaines s’enrichissent mutuellement.
À la première rencontre du 02 octobre 2021, plus de 100 étudiants provenant de huit universités et institutions d’enseignement supérieur de Bukavu ont échangé sur les idées ci-haut exposées qui ont attiré beaucoup d’enthousiasme. Ils ont décidé de rééditer l’expérience en organisant une deuxième rencontre en novembre 2021 où 93 étudiants ont pris part. Après cette rencontre, 25 participants ont décidé de s’engager dans l’étude systématique de la Parole de Dieu dans un cadre à la fois sérieux et inspirant pour réfléchir sur le sens à leur vie sur terre et l’importance du service qu’ils doivent rendre à la société pour contribuer à l’amélioration du monde.
L’intérêt et l’engouement que suscitent ces rencontres dans les milieux estudiantins ont poussé les initiateurs à mettre en place une structure appelée « Réflexion des cadres universitaires » dont la responsabilité est d’organiser ces conférences sur une base régulière et d’étendre leur rayon d’action dans les institutions universitaires de la région. C’est ainsi qu’une autre conférence le 05 janvier 2022 sur le thème « Maintenir un environnement sain » a connu une participation de 85 personnes. La prochaine étape sera la dissémination de cette expérience à travers tout le territoire national avec l’ambition de toucher au moins 5 000 étudiants.
C’est dans ce cadre qu’une autre conférence s’est tenue à Lubumbashi ce samedi 19 février 2022 au complexe Kiwele, dans la Commune de Lubumbashi, toujours sur l’harmonie entre la science et la religion, avec une participation de 110 personnes dont la majorité était de jeunes étudiants.
« Le but de ces conférences est de créer dans différentes universités des noyaux d’étudiants qui continuent de réfléchir sur les moyens avec lesquels ils peuvent contribuer efficacement au développement de la pensée pour promouvoir le bien-être spirituel et matériel de la société », a déclaré Quddus Seya, l’un des initiateurs de ces rencontres.