La Communauté Bahá’íe de la RDC

Lancement d’un processus de conversations continues sur la relation causale entre l’humain et l’environnement

Kinshasa, 04 juin 2023 – C’est dans un écrin de paix entouré de jardin, dans une nature fleurie aux abords du Fleuve Congo, sur le site de la Maison d’adoration nationale sis 125, Boulevard Lumumba, Quartier Sicotra dans la commune de N’sele, qu’une vingtaine d’acteurs provenant du gouvernement (Ministère de l’Environnement et conservation de la Nature et Ministère des Affaires Sociales Actions Humanitaires et Solidarité Nationale) et de la société civile (confessions religieuses, mouvements des jeunes, ONG, académiques, Chefs traditionnels) ont pris part à un atelier ce samedi 03 juin 2023 sur la relation harmonieuse entre l’humain et l’environnement.

À l’initiative du Bureau des Affaires Extérieures de la communauté Bahá’íe en RDC, l’objectif de cette première rencontre était de lancer un processus de conversations continues pour expérimenter notre capacité à agir ensemble pour le bien collectif. Le but est d’influencer les protagonistes leaders de la société pour que de manière cohérente nous soutenions une vision qui produit des actions prévalentes en insufflant le désir et la perception que « Agir Ensemble grâce à l’Unité dans la Diversité c’est Possible ! ». Ces actions devront être soutenues par une volonté déterminée des pouvoirs publics notre accompagnateur au niveau national

Ces acteurs ont échangé sur les questions préoccupantes de la crise climatique qui s’accroît dans le monde et aggrave les crises sociales, économiques et environnementales. Ils ont évoqué les défis environnementaux prioritaires en RDC, les principes scientifiques, moraux et spirituels qui peuvent contribuer à élever la conscience sur l’importance de vivre une relation entre l’humain et l’environnement qui s’équilibre, les capacités à développer chez les protagonistes de la société (les individus, les communautés et les institutions) ainsi que des pistes d’approche qui peuvent être envisagées pour atteindre un consensus d’action et transcender les scénarios dominants qui entravent des changements significatifs.

Une préoccupation majeure pour le bien-être de la société

Dr Ing. Alain Bertrand Temgoua, Membre du Mouvement Focolari

« Après l’âge de la pierre, l’âge de la pierre taillée, l’âge de la pierre polie, l’âge des métaux jusqu’à l’industrialisation, nous sommes maintenant à l’âge du plastique. Ce plastique qui dérive du pétrole et est au centre de notre vie aujourd’hui. La pollution environnementale est devenue une préoccupation majeure pour le gouvernement. Elle se présente sous plusieurs formes que ce soit la pollution due à l’industrialisation non encadrée, les émissions de CO2 du transport routier, l’utilisation des produits chimiques inappropriés dans l’agriculture et autres » a introduit l’ingénieur Jean Bertrand Temgoua, Ph.D. Doctorant Chercheur à l’université de Kinshasa, Département des Énergies Renouvelables et membre du mouvement Focolari de l’église Catholique.

Sila Kapalay, Ministère de l'environnement

Notre gouvernement ne tarie pas d’initiatives pour atténuer les effets de la pollution. C’est le cas des partenariats pour transformer les déchets plastiques en pavés, la mise en place d’une politique de reboisement à travers le projet un milliard d’arbres d’ici 2030 ainsi que la sensibilisation de la jeunesse aux questions environnementales » a renchéri Monsieur Kapalayi Yobo Sila, Chargé d’Études au Ministère de l’environnement et Développement Durable.

Mme Chantal Faida, Consultante

De son côté, Mme Chantal Faida Consultante, spécialiste genre sur les questions de l’entreprenariat, l’éducation et la prévention des violences basées sur le genre souligne : « la nécessité de mettre en valeur et de renforcer les capacités des mamans qui représentent 52% de la population congolaise et qui sont les premières éducatrices de la nation. ». Cette action devient prioritaire car elle a un impact direct sur les familles donc sur toutes les communautés.

Plus qu’un ajustement technologique

« Lexistence de lhumanité est régie non seulement par des forces physiques mais aussi par des lois sociales et morales de cause à effet. La cupidité est fondamentalement corrosive pour le bien commun, aussi habilement justifiée ou dissimulée soit-elle. Des actes de compassion désintéressés ont invariablement le pouvoir de motiver et dinspirer, aussi simples ou isolés puissent-ils sembler. De ce point de vue, la voie vers une relation plus harmonieuse avec la nature ne peut être un simple ajustement technologique. Elle doit également impliquer les individus, les communautés et les institutions qui apprennent à saligner sur des principes plus élevés. » a déclaré Monsieur Christian Lupemba, membre du Bureau des Affaires extérieures de la Communauté Bahá’íe en RDC. Et de partager deux principes qui peuvent contribuer à éveiller les consciences sur la relation causale entre l’humain et l’environnement : l’harmonie entre la science et la religion ainsi que l’attitude d’apprentissage.

Se basant sur le Saint Quran, M. Eric Ramazani Musongelayi, membre du Comité national de la jeunesse islamique (CONAJI), a partagé: « Le droit d’exploiter et de jouir des des ressources naturelles a été conféré à l’homme par Dieu. Ce droit est assorti d’une obligation : celle de conserver les ressources naturelles en quantité comme en qualité. L’homme n’a donc pas le droit de dégrader l’environnement en le rendant impropre à la vie et l’équilibre humain ».

Laurent Kidinda, Ministère des Affaires Sociales

Et M. Laurent Kidinda Chef de division à la Direction des interventions sociales pour le protection de l’’enfant au Ministère des Affaires Sociales de renchérir : « Il est clair que les principes scientifiques découlent de la science. Du fait que cette science amène un éveil, elle sert également de pivot pour élever le niveau de la conscience humaine par rapport à l’importance qu’il faut donner aux sens moraux et spirituels et ce, sur la perception de l’environnement s’équilibre [… ] le Ministère des Affaires Sociales aménage des centres de promotion sociales pour l’organisation des divers services et activités créatives en faveur des vulnérables. »

Atteindre un consensus d’action pour transcender les scénarios qui entravent des changements significatifs

Willy Masaka, Jeunesse Protestante

Quant à l’approche à exploiter pour atteindre un consensus d’action, pour Me Willy Masaka, Président de la jeunesse protestante, toutes les structures de la société civile doivent travailler en synergie au lieu de multiplier les initiatives isolées. Le gouvernement souhaite collaborer avec des structures qui ont pignon sur rue et capables de toucher facilement les masses pour leur apporter un soutien financier ou technique dans ses différents programmes ».

Chef Kumu-Ilebo, ANATC

Pour le Chef coutumier Kumu Ilebo Kwachombe de l’Association nationale des autorités coutumières du Congo (ANATC), la prise en compte des des connaissances transmises de nos ancêtres pour préserver les règnes végétal et animal que l’on a tendance à oublier dans ce monde moderne fait partie des solutions.

Vue de la Maison d'adoration nationale

Cette initiative cadre avec les attentes du gouvernement. Les participants ont manifesté l’intérêt et la volonté d’expérimenter ce processus de conversation continue qui vient appuyer la vision exprimée par Madame la Ministre d’État, Ministre de l’Environnement  et conservation de la Nature, Mme Eve Bazaiba, en rapport avec la journée mondiale de l’environnement qui tombe le lundi 05 juin 2023. Pour que nos discours influencent nos actions, agir avec la participation universelle pour le bien collectif permet d’apprendre comment transformer notre relation avec notre milieu au travers des actions prévalentes qui influencent un changement de mentalité significatif pour croître de manière organique.

A la fin de la rencontre, les participants ont eu l’opportunité de visiter la beauté des jardins tout autour de la Maison d’adoration nationale et l’harmonie de paix qui s’y dégage par les principes indissociables que sont l’adoration et le service désintéressé à l’humanité

David Mboko, Fondation Roi de la Nature
Les acteurs en conversation