Tout au long de ces dernières semaines, nous avons reçus plusieurs témoignages venus des quatre coins de la RD Congo. Ils reflètent le vécu de milliers d’âmes de différentes croyances, de différentes ethnies, qui devant les défis apprennent la résilience et l’affermissement pour accompagner la transformation collective de leur communauté.
Un habitant du quartier de Hoho près de Bunia (Province orientale) raconte qu’avec la fermeture des écoles due à la crise sanitaire, un petit noyau de six jeunes conscients de leurs rôles, se sont rencontrés dans le Cercle d’étude du livret 5 « Libérer le pouvoir des préjeunes »pour renforcer l’encadrement de l’éducation en action avec les préjeunes – adolescents don l’âge varie entre 12 à 15 ans – au seinde leur quartier. Les rencontres se font en respectant les gestes barrières et la distanciation sociale. Ils font de cette période une opportunité pour renforcer leurs capacités mises au service de leur communauté.
Avec le programme d’autonomisation des préjeunes, un animateur à l’œuvre à Moanda (Bas-Congo), constate que les préjeunes, en contribuant sur le chemin du service, sont passés à l’action pour aménager leur environnement. De la synergie de ces activités est née l’envie de se retrouver ensemble pour réfléchir sur leur avenir commun pour les parents dont les enfants sont engagées dans lesdites activités. Ce désir se renforce naturellement au fur et à mesure que des réunions de prièresse tiennent dans les quartiers.
Dans le quartier Salongo, Commune de Lemba à Kinshasa, un animateur accompagne un coin de feu. Cet espace ouvre la porte à deux voisins désireux d’apprendre ensemble. Dans cette synergie, la peur de la crise sanitaire se dépasse. Grâce à l’esprit de recherche des deux participants, la soif de vouloir commencer l’étude du livret 1 « Réflexion sur la Vie de l’Esprit »se fait ressentir. Leur équipe s’est actuellement élargie avec nouvelle équipe d’animateurs et dix nouveaux participants habitants le quartier qui les ont rejoints. Ils se mettent en mode Covid-19 pour rester vigilants aux gestes barrières et à la distanciation sociale. La volonté de développer ses capacités et d’arriver à mettre en pratique de nouvelles réunions dévotionnelles au sein du quartier est le but de ce livret 1. Parallèlement, l’action prend le pas. La réunion dévotionnelle hebdomadaire attire les amis des amis à la nécessiter de prier ensemble, de s’approfondir à la lumière des Ecrits Bibliques, Coraniques, Baha’is, etc. Inspirés et nourris, après la réunion de prière, la consultation au sein du quartier est un apprentissage pour répondre aux défis communs qui se présentent.
La prière et la méditation sont vécues comme une nourriture indispensable de l’esprit. Les jeunes en sont tellement conscients qu’ils utilisent, dans ce nouveau contexte, la technologie pour ne pas freiner leurs réunions dévotionnelles. Par exemple, à Kinshasa, un jeune étudiant de l’Institute for Studies in Global Properity(ISGP)raconte « On s’est rapidement organisé pour mettre en route une chaine de prières. Chaque jour, de 22h à 23h, un programme commun est partagé via WhatsApp entre les 16 amis du groupe. A Lubumbashi, « Depuis le début de la crise sanitaire, le degré de chaleur des réunions dévotionnelles s’est grandement accru. Les familles les organisent avec une grande régularité et une vivacité nouvelle. Les jeunes eux ont mis en place une réunion de prières par Skype. »
A Goma, avec le livret 10 « Construire des Communautés Vibrantes », le coordinateur régional des classes d’enfants, participe à l’étude du livret en mode Covid-19 : « Les 20 participants sont divisés en deux groupes pour respecter les mesures de sécurité. » « L’étude prend toute sa dimension lorsqu’elle se pratique directement sur le terrain. Après chaque Unité du livret, nous allons sur le terrain. Cela commence par le partage et la réflexion pour développer à la lumière d’extraits bien choisis, notre compréhension commune sur l’accompagnement, la consultation, etc. Nous avons ciblé l’ensemble des acteurs impliqués dans le quartier de Virunga et en particulier les animateurs des groupes de préjeunes car cette activité est un moteur vibrant pour le développement de notre communauté. »
Au Kasaï Oriental, à 40 kilomètres de Mbuji-Mayi, dans le groupement de Mutombo Katshi, la cité de Lukalaba met en pratique de nouvelles stratégies d’accompagnement de la vie communautaire pour enrichir l’impact de ses bienfaits. Pour respecter les nouveaux gestes et la distanciation sociale, un animateur du quartier partage l’importance de préserver, dans les quartiers et les villages, l’expérience récente de plusieurs mois acquise par la détermination des jeunes animateurs. Ainsi les réseaux de famille où ont lieu les réunions de prières, le noyau des activités des classes pour enfants et des groupes de préjeunes s’organisent pour continuer les activités en diminuant le nombre de participants selon les nouvelles règles et pour respecter la distanciation sociale qui implique un espace suffisant. « Nous avons multiplié les classes pour enfants et les réunions de prières. Par exemple, par activité nous nous limitons à 10 participants. Nous sommes passé de 20 activités dans le quartier à 35. Pour y arriver se sont les parents qui se sont responsabilisés pour l’encadrement des classes d’enfants et des groupes de préjeunes. »
Et qu’en est-il des écoles communautaires sur la région ? « Les 16 écoles communautaires d’inspiration baha’ie sont également fermées. On constate, que les enseignants promoteurs du bien-être communautaire, font de leur mieux pour être en contact avec les parents d’élèves. Les visites aux parents se sont multipliées pour sensibiliser aux gestes barrières. En cette période, pour développer leurs capacités et soutenir la transformation en conscience de leur communauté, les parents se lèvent pour servir. En parallèle, ils s’investissent dans lesCercles d’étude pour étudier la séquence des livretsdestinés à accompagner un processus de transformation communautaire en se formant au fur et à mesure que le processus grandit dans l’action.
Un animateur de jeunes dans un quartier de Mbuji-Mayi nous partage que « dans les différents quartiers de leur groupement, le Covid-19 devient un facteur qui éveille la conscience à l’importance des autres et de nos voisins. S’investir dans son quartier est une approche de collaboration et de coopération qui aujourd’hui gagne encore plus en nécessité. Les liens s’affermissent dans l’apprentissage des réunions de prière, dans les cercles d’étude des livretset dans les activités de service avec les préjeunes, les classes pour enfants. Avec cette approche et son impact social, l’Education en Action devient un mode de fonctionnement éclairé qui nous accompagne pour transformer nos quartiers en Communautés vibrantes. »
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