La communauté Bahá’íe d’Uvira au Sud-Kivu, a assisté, il y a quelques jours, plus de 500 familles sinistrées de dernières pluies d’Avril dernier. Les familles éplorées étaient victimes du débordement des rivières Mulongwe et Kavimvira, occasionnant au passage d’importantes pertes humaines et matérielles. Au lendemain de cette catastrophe naturelle, le groupement d’Uvira – Centre a commencé à réfléchir autour de l’assistance à apporter aux familles éplorées, dans un contexte de l’action sociale. L’idée est née d’un petit groupe d’amis, puis appuyée par les institutions locales, dont le Conseil Régionale Baha’i.

Distribution des vivres à Uvira

Des équipes se sont formées pour à la fois étudier comment identifier les sinistrés, la logistique appropriée, la sensibilisation pour la contribution sous toute forme, et l’organisation –même de cette activité. Il a fallu pour cela près d’un mois et demi, dans ce processus de « réflexion – planification – action », assure un des acteurs de cette activité. Avant de procéder à l’étape de la distribution, la communauté locale baha’ie a ciblé trois avenues d’un quartier dans laquelle elle visitait toutes ces familles, dans le but de partager avec elles, autour de qualités qui devraient caractériser l’homme, en pareille circonstance. C’est le cas du sens de sacrifice, de justice, de véracité, de consultation, d’amour, d’unité, etc. Les baha’is d’Uvira ont ainsi consulté avec les représentants de la population sinistrée : les chefs des avenues, les représentants des jeunes, des mamans, etc. pour faciliter l’identification des sinistrés et de leurs besoins réels.

C’est après des fructueuses longues phases d’éducation que la distribution s’est déroulée la semaine dernière au centre baha’i, dans une ambiance bon enfant, à la satisfaction tous. La clé de la réussite, a assuré un des acteurs de cette action, a été cette moralisation de toute la communauté, à la fois sinistrée que baha’ie. Les sinistrés ont pu obtenir chacun un Kit composé entre autre d’une natte, d’un sac de farine de manioc, sac de haricot, etc. 

Ceux qui ont travaillé tout au long de ce processus étaient à la fois les baha’is et leurs amis qui participent dans les activités de croissance spirituelle. Dans cette configuration, il était difficile de distinguer les baha’is de leurs amis. Tout le monde était dévoués au service du début à la fin avec l’esprit d’aider les sinistrés, se réjouit un participant à cette activité. « Je vous assure que tout celui qui avait vu comment les deux rivières ont causé des terribles dégâts, ne pouvait pas rester indifférent à cette catastrophe », a-t-il renchéri, avant de préciser : « Les retombées de cette activité nous ne pouvons pas encore les préciser aujourd’hui mais l’expression des bénéficiaires lors de la distribution prouve qu’ils ont été satisfaits et nous avons décidé de ne pas laisser ces âmes sans les côtoyer ». Un bénéficiaire de cette assistance a déclaré que « les baha’is sont accueillants, ils ne distinguent pas lorsqu’ils sont au service,  ils sont ordonnés et bien organisés... » Les représentants de la population n’ont pas hésité de présenter leur remerciement à l’équipe tout en répétant ce que les bénéficiaires ont exprimé.

Quelques apprentissages ont été identifiés par les initiateurs du programme. D’une part, la capacité de concertation entre divers intervenants de la chaîne, mieux identifiés dans la communauté baha’ie sous le vocable de « protagonistes » (Institutions baha’ies –   Amis actifs originaires de toutes croyances et impliqués dans les activités communautaires baha’ies ; Institutions publiques : autorités locales, Police, ANR ; Chefs des avenues, Représentants des jeunes et des mamans). D’autre part, les protagonistes ont su développer ensemble la capacité de lier le matériel et le spirituel. 

Enfin, tous ont compris l’importance des activités avant la distribution des biens, pendant et après grâce au renforcement des liens pour le bien-être de la communauté.

Notons que l’assistance de la communauté baha’ie d’Uvira aux sinistrés et déplacés était proportionnel aux moyens dont a disposé la communauté locale.

Par ailleurs, plusieurs autres projets d’assistance aux déplacés de guerre avaient été lancés à Fizi, toujours au Sud – Kivu. C’est le cas de Fizi – Centre où près de 160 familles déplacées ont été assistées, et dans le groupement de Mwangaza où deux autres projets similaires ont été exécutés.