(Par la Communauté nationale bahá’íe)
Le site de la maison d’adoration nationale, symbole de l’unité dans la diversité, situé dans la commune de la N’sele, offre son espace à l’attention des acteurs-leaders sociaux au service de l’unité : www.bahai-rdc.org
« A la hauteur de nos espoirs les plus élevés »
A nos frères et sœurs Congolais(es),
A l’approche de la nouvelle année 2024, la Communauté nationale Bahá’íe de la République démocratique du Congo souhaite, de prime abord, présenter à chacun d’entre nous ses vœux de paix, de prospérité et de sérénité. Que cette année nouvelle fasse converger les efforts sincères de chacun de nous vers la consolidation de notre foi en l’unité. La Communauté nationale Bahá’íe de la R.D. Congo vient partager le cadre de réflexion qui nourrit plusieurs centaines de milliers de citoyens en R.D. Congo pour œuvrer à la transformation sociale au sein des localités dans les différentes régions de la nation.
Au sein des quartiers urbains et des villages en zone rurale, les amis bahá’ís avec les partenaires de la participation universelle composée des communautés et d’individus de croyances et de catégories sociales diversifiées expérimentent la construction communautaire dans l’unité selon un cadre de réflexion commune. Notre pays est doté d’une remarquable diversité ethnique et culturelle. C’est toujours avec fierté que nous évoquons la grandeur de notre population par sa résilience et la vitalité de sa jeunesse réceptive aux enseignements qui soutiennent le développement de ses capacités et de ses qualités au service de sa communauté. Cette diversité remarquable est le gage de la paix et de l’unité auxquelles est appelée notre population avec tout un chacun.
Mais, hélas, nous sommes aussi conscients que notre nation a maintes et maintes fois souffert de conflits entre certains de ses peuples.
Aucun groupe ethnique, aucune confession religieuse, aucun regroupement politique, aucune catégorie sociale faisant partie de la société congolaise, n’est à l’abri des forces qui génèrent et alimentent les conflits. Ce que cela exige, c’est que chacun d’entre-nous veille à ce que les divisions, particulièrement celles liées à l’ethnicité, ne se nourrissent de notre participation, de quelque nature qu’elle soit, pour étendre son influence funeste au sein de la communauté.
De telles divisions peuvent entraver nos efforts pour développer notre pays et pour favoriser les progrès spirituels et matériels de nos communautés. Notre devoir est d’agir comme de véritables champions de l’unité de l’humanité et de promouvoir l’unité dans nos communautés et dans la vie de notre nation.
C’est à propos de ce devoir vital que nous souhaitons vous partager ce message universel à la hauteur de nos espoirs les plus élevés.
La conception Baha’i’e de l’histoire
Chacun des centaines de groupes ethniques de notre pays a une longue histoire et chacun a été progressivement façonné et refaçonné par les rencontres avec d’autres groupes et d’autres cultures au cours de périodes de paix et de conflit. Un tel schéma n’est, bien évidemment, pas propre à la République démocratique du Congo. C’est l’histoire des peuples du monde, une réalité sur laquelle la conception bahá’íe de l’histoire apporte beaucoup d’éclairage.
En tant qu’unité organique distincte, l’humanité a traversé des stades d’évolution qui sont similaires à ceux de la petite enfance et de l’enfance dans la vie de ses membres. Les divisions et les conflits qui ont marqué les relations entre et au sein de différents peuples sont des tendances de l’enfance de l’humanité. Inexorablement, cependant, l’humanité a progressé sur le chemin de sa maturation.
Sur ce chemin, elle a, d’une époque à l’autre, reçu l’impulsion des révélations divines successives envoyées par Dieu pour l’éduquer et la civiliser progressivement. L’humanité se trouve à présent au terme de la période de son adolescence turbulente et traverse une période de transition. Au seuil d’une maturité longtemps attendue, ses besoins ne sont plus suffisamment satisfaits par les idées et les comportements des étapes précédentes.
L’Educateur divin Bahá’u’lláh est apparu à l’humanité à cette période de son adolescence où elle a besoin de maturation. Il a fourni les moyens d’établir l’unité de l’humanité, la marque d’un monde mature. Ce qui liera les cœurs de tous les gens ensemble c’est le pouvoir de la parole de Dieu.
Cette parole a un pouvoir générateur qui, à chaque âge, a fourni les moyens de raffiner le caractère humain et de réorganiser les affaires humaines. Notre mission est d’apprendre à appliquer les enseignements universels de la révélation divine dans notre vie individuelle et collective et dans la vie de notre société.
Grâce à des efforts bien ordonnés et en collaboration directe avec de nombreuses autres personnes qui se consacrent à l’amélioration du monde, nous nous efforçons d’appliquer les principes adaptés à l’âge de maturité de l’humanité, aux conditions des peuples du monde.
Nous nous efforçons de transformer les réalités intérieures et extérieures de la vie humaine et de développer des conditions spirituelles et sociales qui donneront naissance à une nouvelle race d’hommes et à une nouvelle société fondée sur l’unité.
La Communauté bahá’íe explore cette tâche avec des instruments et des moyens propices à la création d’un monde unifié.
Elle est consciente que l’unité n’est pas seulement le but qu’elle recherche, mais le moyen principal de créer une société nouvelle et mature. Elle s’efforce de trouver le chemin pour travailler ensemble « en rangs serrés », « rivés l’un à l’autre, chacun d’entre eux soutenant ses compagnons ». Elle est appelée à « s’associer à tous les peuples et à toutes les familles de la terre dans la joie et l’allégresse », avec l’assurance que « cette association contribue et continuera de contribuer à l’unité et à l’harmonie ». Elle s’efforce de débarrasser ses actions de toute animosité ou haine et recherche à « saisir la corde de la gentillesse et de la compassion ». Elle est appelée à devenir avant tout consciente que « la religion de Dieu fut conçue pour l’amour et l’unité » et ne doit jamais être la cause d’inimitiés et de dissensions, et que « les voies de la justice » ne doivent jamais devenir « [la] cause de confusion » ou « l’instrument de l’union être une occasion de discorde ».
C’est uniquement en tant que communauté humaine unie que nous pouvons prospérer comme promoteurs de l’unité de l’humanité. Il est donc important que nous continuions à enrichir notre compréhension de la manière dont les obstacles à l’unité apparaissent dans la société. Nous aimerions ici aborder deux de ces obstacles : la déformation de l’identité humaine et la propagation des préjugés, en particulier des préjugés ethniques.
La déformation de l’identité humaine
La crise de l’identité est au cœur des divisions dans la société actuelle. La manière dont les personnes pensent à qui elles sont et à la façon dont elles voient leur place dans le monde détermine leurs relations avec les autres et ce qu’elles considèrent comme leur but individuel et collectif.
Pour les bahá’ís, chaque Educateur divin, la Voix de Dieu dans le monde, a œuvré pour définir la nature et le dessein de l’être humain.
Bahá’u’lláh décrit le but de la vie humaine comme de nature essentiellement spirituelle. Le vrai moi d’un individu réside dans les pouvoirs de l’âme, qui a la capacité de connaître Dieu et de refléter ses attributs.
L’âme n’a pas de sexe, pas d’ethnie, pas de race. Dieu ne voit aucunes différences entre les êtres humains si ce n’est par rapport à l’effort conscient que fait chaque individu pour purifier son âme et exprimer ses pleins pouvoirs.
Aux yeux de Dieu, tous les êtres humains sont un et ont le devoir commun de le connaître, de l’adorer et de contribuer au progrès de la civilisation. Cette vérité est directement liée à une autre : l’humanité est une seule famille car le Seigneur aimant a « créé toute l’humanité d’une seule et même souche ». Il « a décrété que tous les hommes seraient de la même famille ».
« Puisque nous vous avons été créés d’une seule et même substance, il nous convient d’être comme une seule âme, de marcher du même pas, de manger de la même bouche et de vivre dans le même pays. Ainsi, du plus profond de nous-mêmes les signes de l’unité et l’essence du détachement se manifesteront dans nos actes et nos actions ».
Les pouvoirs de l’âme humaine se sont manifestés, tout au long de l’histoire et sur toute la planète, sous de nombreuses formes de coutumes, de savoirs et de cultures. Cette diversité fait la richesse de la famille humaine. Tout comme les fleurs de couleurs différentes enrichissent un jardin, la diversité confère à la société une beauté et une force naturelles. Observons « les fleurs d’un jardin : elles sont toutes différentes par l’espèce à laquelle elles appartiennent, par leur couleur, leur grandeur et leur forme ; pourtant, si elles sont rafraîchies par les pluies d’un même printemps, revivifiées par le souffle d’un même vent, revigorées par les rayons d’un même soleil, cette diversité accroît leur charme et ajoute à leur beauté. ».
Ainsi, « lorsque cette force unifiante qu’est l’influence pénétrante de la parole de Dieu entre en action, les différences entre coutumes, manières, habitudes, idées, opinions et inclinations embellissent le monde de l’humanité. » L’unité dans la diversité, et non l’uniformité, est donc le mot d’ordre des enseignements à appliquer pour cette nouvelle ère.
Mais, considérez quel grave obstacle à l’unité de la famille humaine constitue le manque de compréhension de la vérité de son unicité essentielle ! Tout sentiment d’unité qui découle de l’identité partagée d’un groupe devient la base d’un conflit avec ceux qui sont perçus comme les « autres ».
L’humanité est divisée en groupes d’intérêts concurrents, beaucoup sont engagés dans une lutte pour la domination. Les conceptions d’intérêts contradictoires inhibent la capacité collective à transformer les conditions sociales et à relever les défis dans l’intérêt de tous. Dans les sphères religieuses, sociales, politiques et économiques de la vie, les conflits motivés par des intérêts personnels étroits sont considérés naturels et inévitables.
La rivalité entre les groupes nuit à tous, entrave la justice et supprime les potentialités des individus et des groupes, dont les contributions sont nécessaires pour l’amélioration de la société.
L’engagement de toutes les personnes de bonne volonté – le travail qu’ils accomplissent dans les localités, les provinces et travers tout le pays – contribue à aider tous les peuples à reconnaître leur identité commune en tant que membres d’une seule famille humaine et ainsi à s’unir pour construire des sociétés spirituellement et matériellement prospères qui manifestent l’unité dans la diversité.
Chaque peuple a un rôle à jouer dans cette entreprise
Chacun apporte les meilleurs aspects de sa culture au sein d’interactions sociales de portée plus large et les place au service de tous, tout en écartant les aspects non propices au bien commun.
Dans cette optique, la diversité des origines ethniques et des traditions qui distinguent les peuples de notre pays est un trésor qui enrichit notre nation et le monde. Quelle bénédiction est la nôtre – chacun et tous – lorsque nous augmentons notre loyauté pour embrasser les meilleurs intérêts de notre nation entière et de l’ensemble de l’humanité afin que nous puissions, en tant que membres d’une seule famille, prospérer et s’épanouir.
La propagation des préjugés
La crise d’identité est directement liée à la propagation des préjugés.
Aujourd’hui, des préjugés de toutes sortes déferlent sur le monde, corrompant la conscience de millions de personnes et les vidant de leurs énergies. Ils polarisent les sociétés à un moment où l’unité est des plus vitale pour résoudre les problèmes locaux, nationaux et mondiaux qui semblent insolubles. Notre préoccupation particulière ici est le préjugé ethnique. Se méfier, craindre, haïr ou discriminer une autre personne ou un groupe entier sur la base de l’ethnie est une maladie spirituelle.
C’est également un fléau qui affecte les structures sociales et provoque l’instabilité. En conséquence, l’éradication des préjugés ethniques nécessite une transformation à la fois au niveau de l’individu et de l’environnement social. « On ne peut pas séparer le cœur de l’homme de l’environnement qui l’entoure, » […] « une fois que l’un d’eux aura été changé, tout s’améliorera. L’homme est une partie organique du monde. Sa vie intérieure façonne l’environnement et est elle-même profondément influencée par lui. L’un agit sur l’autre, et chaque changement durable dans la vie de l’homme est le résultat de ces réactions mutuelles ».
Pour l’individu, s’efforcer d’être libre de tout préjugé ethnique est un devoir spirituel fondamental qu’aucune personne qui prétend être un croyant loyal en la Parole de Dieu ne peut négliger. Discriminer quelqu’un à cause de son origine ethnique porte gravement atteinte à l’esprit qui anime la Foi. « Si une quelconque discrimination devait malgré tout être tolérée ce devrait être une discrimination non pas contre mais en faveur de la minorité ».
Quelle que soit la force de l’opinion publique, un croyant sincère ne doit jamais agir d’une façon qui pourrait éloigner quiconque. « Qu’ils ne voient en personne un ennemi ou quelqu’un de malveillant », « qu’ils regardent tous les êtres humains comme leurs amis, considérant l’étranger comme un intime et l’inconnu comme un compagnon, en restant libres de préjugés, sans créer de division ».
Les efforts d’un individu à cet égard doivent commencer par des efforts sincères afin de développer les attributs de l’âme tels que l’amour, la véracité, la bonté, la justice et la générosité ; de purifier le cœur de l’égoïsme, de l’envie et de la haine ; et d’aligner son esprit sur les principes d’unité de l’humanité. Ainsi le Roi David, le psalmiste s’était-il écrié : « oh ! Qu’il est agréable, qu’il est doux pour des frères de demeurer ensemble ! ».
En s’efforçant de débarrasser ses pensées, ses paroles et ses actions de tout préjugé ethnique, un individu fait valoir sa propre noblesse et la noblesse de tous les enfants de Dieu. L’absence de préjugés doit ensuite se manifester dans tous les aspects de la vie d’un individu – dans la vie privée et publique et dans la société élargie.
L’environnement familial doit être exempt d’attitudes, de tendances, d’expressions et d’associations qui donnent lieu aux préjugés.
Dans la communauté bahá’íe, par exemple, Dieu interdit que la participation d’un croyant loyal aux processus électoraux de la Foi soit influencée par des intérêts ethniques étroits, ou que le service dans les comités, les agences et les institutions soit entaché de partialité et de favoritisme. Dans la société, l’absence de préjugés du croyant doit être manifeste dans tous les espaces sociaux de la société où il intervient – l’école, le lieu de travail, l’association culturelle, l’organisation professionnelle. Le devoir du croyant est de démontrer en tout temps le pouvoir unificateur des enseignements divins en s’associant avec différents peuples avec un cœur ouvert, un amour universel, un esprit de véritable amitié.
Telle est l’injonction dans les écrits baha’is : « Que ceux qui vous rencontrent sachent, sans que vous ayez à le proclamer, qu’en vérité vous êtes un bahá’í ». Et Saint Paul d’ajouter : « N’oubliez pas l’hospitalité ; car, en l’exerçant, quelques-uns ont logé des anges, sans le savoir ».
Quelques facteurs exacerbant les préjugés ethniques
Quant à l’environnement social, les préjugés ethniques peuvent imprégner de nombreux aspects de la vie collective et, dans le pire des cas, se manifester dans les cycles récurrents de conflits violents. Les préjugés ethniques sont souvent alimentés ou exacerbés par des facteurs sociaux négatifs prévalants et nous devrions chercher à obtenir une compréhension profonde de ces facteurs si nous voulons contribuer de manière significative à l’éradication des effets des préjugés ethniques. (Hébreux 13 : 2 1 5).
L’ignorance
Considérons, par exemple, les effets de l’ignorance et la manière dont elle rend les gens aveugles aux vérités selon lesquelles tous les êtres humains partagent la même essence spirituelle, sont membres d’une seule famille humaine et sont les habitants d’une même patrie. Lorsque les gens ne sont pas informés des processus historiques qui ont façonné leur société, ils peuvent s’accrocher avec ténacité à des identités qui divisent et qui peuvent avoir leurs racines dans un passé oppressif.
Les divisions politiques entre ou dans les pays, qui ne sont que des inventions humaines, deviennent des bases pour la méfiance et la peur irrationnelles d’autres groupes de personnes.
L’imitation aveugle et la poursuite des intérêts égoïstes
Considérons également les conséquences de la tendance à imiter aveuglément et à perpétuer sans discernement des modes de pensée, de parole et de relation qui divisent.
Des récits historiques déformés transmis d’une génération à la suivante sont utilisés pour propager des notions étroites d’appartenance, pour faire valoir des revendications d’exceptionnalisme, pour attiser d’anciennes rivalités ou pour souligner des évènements passés qui suscitent un sentiment de victimisation. Le langage est utilisé avec désinvolture pour ancrer des stéréotypes négatifs qui stigmatisent et dénigrent les autres. Considérez également comment, au service d’intérêts personnels étroits – qu’ils soient politiques ou économiques – les divisions sont attisées, les rivalités déclenchées et les conflits entretenus, de quelle manière, en substance, l’ethnicité est utilisée comme un instrument dans la poursuite du pouvoir politique et des avantages économiques.
Le matérialisme
Considérons également de quelle façon le matérialisme accroît les extrêmes de richesse et de pauvreté et comment l’injustice économique produit des clivages qui intensifient les préjugés, même parmi les peuples pareillement marginalisés.
La concurrence pour des ressources limitées entache les motivations personnelles et collectives et génère des hostilités et des jalousies qui enveniment les relations.
Ce sont là quelques-uns des facteurs qui créent des environnements sociaux dans lesquels les préjugés ethniques abondent. Toutes les personnes bien intentionnées ont le devoir d’accroître leur conscience sur ces facteurs et de renforcer leur capacité à les contrecarrer. Il faut également tenir compte de l’influence de la culture.
Chaque culture possède plusieurs éléments salutaires qui sont propices à la promotion de l’unité dans la diversité, qui doivent être renforcés, ainsi que des aspects négatifs qui contribuent à la création des préjugés, qui doivent être progressivement abandonnés. Des interactions empruntes de sens entre les peuples originaires de différents groupes humains favorisent un environnement au sein duquel les progrès au niveau de la culture peuvent se produire. Conserver et promouvoir les coutumes et les traditions qui génèrent de l’animosité est un obstacle majeur à l’amélioration de la société. Une communauté est privée de sa capacité à promouvoir l’unité dans la diversité si parmi ses membres, sciemment ou inconsciemment, se reproduisent dans leurs interactions et leur association avec la société les mêmes tendances qui fomentent les préjugés.
A cet effet, le Saint Coran nous interpelle : « Et cramponnez-vous tous ensemble au « Habl » (câble) d’Allah et ne soyez pas divisés ; et rappelez-vous le bienfait d’Allah sur vous : lorsque vous étiez ennemis, c’est Lui qui réconcilia vos cœurs. Puis, par Son bienfait, vous êtes devenus frères. Et alors que vous étiez au bord d’un abîme de Feu, c’est Lui qui vous en a sauvés. Ainsi, Allah vous montre Ses signes afin que vous soyez bien guidés ».
Pistes de réflexions
Quel est donc le travail qui nous attend ? Comment allons-nous renforcer les modèles d’interaction qui favorisent l’unité dans la diversité et éliminer les facteurs sociaux répandus qui conduisent aux préjugés ? Comment cet objectif est-il lié à nos efforts actuels pour bâtir des communautés dynamiques et, plus largement, pour contribuer au bien-être spirituel et matériel de notre société ? Nous sommes appelés à « atteindre des sommets d’héroïsme […] alors que l’humanité plonge dans des abysses de désespoir, de dégradation, de dissension et de détresse ».
Les différents plans d’action de toutes les religions, y compris les plans mondiaux de la communauté Bahá’íe, visent à développer la capacité de chaque groupe humain à contrer les forces sociales négatives en contribuant au bien-être grâce à l’application des enseignements de la Foi de Dieu.
A mesure que ces plans se déroulent de manière régulière, leurs processus réalisent progressivement leur potentiel pour neutraliser tous les instruments conçus par l’humanité au cours de la longue période de son enfance pour permettre à un groupe d’en opprimer un autre et pour perpétuer les conflits et les dissensions.
Ceci est un élément central du travail que nous, peuple congolais, devons réaliser dans les milieux où nous nous trouvons. Nos efforts dans les domaines de la construction communautaire, de l’action sociale et du discours public représentent des moyens de réveiller les énergies latentes dans l’âme humaine et de les canaliser vers l’amélioration de la société. Les efforts que nous déployons pour transmettre la sagesse des enseignements à différents groupes sociaux favorisent une profonde association inter-ethnique et inter-culturelle. Ils font de la coopération et de l’assistance mutuelle entre des personnes de nombreuses origines une caractéristique distinctive de la vie communautaire recherchée par tous croyants sincères.
Nous cherchons, en cela, à démontrer que l’attitude vitale consiste à être véritablement tourné vers l’extérieur, sincèrement ouvert à tous et résolument inclusif.
L’attention que nous portons au renforcement de la capacité à étudier et approfondir les enseignements divins et 2 Sourate A l’Imram, verset 103 7 les principes universels que nous nous efforçons d’expérimenter, permet à un nombre sans cesse croissant de personnes de forger des relations sociales qui reflètent les normes en adéquation avec nombreux principes universels reconnus à ce jour. Cela renforce chez tous les participants le désir et la capacité d’offrir des actes de service désintéressé à la société et de purifier leurs motivations en apprenant à se sacrifier pour le progrès et le bien-être de tous. Notre attachement à un mode de fonctionnement centré sur l’étude, la consultation, l’action et la réflexion continue contribue à libérer les individus et les communautés de l’imitation aveugle et à ancrer les efforts d’apprentissage en cours pour « établir de nouvelles bases pour le bonheur humain ».
Les énergies consacrées à l’éducation spirituelle des enfants et à l’habilitation spirituelle des préjeunes aident les jeunes générations à poser les fondations d’un noble caractère, les protègent de la souillure des préjugés et orientent leurs pouvoirs naissants vers le service à la société.
L’accent mis sur la famille transforme cette unité fondamentale de la société en un espace où les jeunes peuvent s’imprégner de l’esprit d’unité et fuir toutes les tendances qui engendrent la division. Les efforts pour renforcer les capacités d’appliquer les principes spirituels et la connaissance scientifique à l’amélioration des conditions sociales et économiques aident les populations à lutter contre l’injustice économique par une action unifiée et sans recours au conflit.
Les contributions dans de multiples espaces où se déroulent des conversations sur divers problèmes sociaux renforcent la capacité collective de dialogues élevés et aident différents acteurs à atteindre une unité de pensée et d’action, en s’inspirant des enseignements et de l’expérience bahá’íe. La place centrale accordée à la consultation accroît la capacité de recherche collective de la vérité, libère les processus de prise de décision de la contestation et des tendances contradictoires, et permet à des personnes d’horizons divers de transcender les différences et d’harmoniser les points de vue. Les processus électoraux et administratifs encouragés façonnent la pensée et une conduite qui libèrent le leadership et la gouvernance de l’intérêt personnel et de la corruption qui y est associée.
En nous efforçant tous à élargir la base de la participation dans tous les aspects de la vie communautaire nous cultivons les conditions dans lesquelles les individus de différents groupes sociaux honorent leur humanité commune, reconnaissent leurs intérêts mutuels et envisagent leur futur commun. Cette participation renforce les liens sociaux, car les âmes servent côte à côte pour l’amélioration de la société.
Qu’ils soient grands ou petits, les efforts de construction communautaire visent à accroître le noyau et le modèle du nouvel ordre mondial en établissant le type de relations demandé pour ce nouvel âge. Et parmi tous ceux qui travaillent ensemble émerge un langage qui élève tout le monde et ne dénigre personne, un langage qui a le pouvoir de lier les cœurs par le lien indissoluble de l’amour et le pouvoir d’unir les esprits dans la poursuite commune d’une société qui peut vraiment être comme un jardin débordant de fleurs de toutes les formes, de toutes les couleurs et de tous les parfums. C’est guidé par toutes ces façons que se créent de nouvelles communautés qui peuvent servir de modèle et créer des relations qui nous permettent d’agir comme le levain dans la vie de votre nation.
A l’attention particulière de la jeunesse
Frères et sœurs bien-aimés de cette grande nation africaine ! Nous savons que les conditions de conflit sociétal dans lesquelles nous œuvrons sont parfois perturbantes et décourageantes. Nos frères et sœurs dans de nombreux autres pays sont également confrontés à des situations similaires. Bien qu’il puisse parfois sembler que l’espoir d’une société réellement unie s’amenuise jour après jour, alors que les conflits nés des préjugés se répètent et ressurgissent, notre mission doit toujours rester claire, notre vision toujours confiante, notre dévouement toujours ferme. Nous possédons les moyens d’unifier des milliers et des milliers de cœurs. Tous ceux qui élèvent le chant de l’unité dans la diversité, doivent être, en paroles et en actes, ses emblèmes mêmes.
Si nos actions reflètent les tendances répandues dans la société, si nous négligeons les fondements de notre croyance en l’unité, que restera-t-il alors ? Le sel aura perdu sa saveur. L’invitation de ce message est que nous puissions mettre de côté tous les obstacles mentionnés pour offrir une véritable victoire de l’unité pour la nation. Pour conclure, nous nous adressons à présent aux jeunes : l’avenir est entre vos mains.
Ne vous y trompez pas, en étant des champions de l’unité, vous êtes en train d’ériger un édifice qui sera un havre pour vos peuples sur les fondations que vos mères et vos pères de bonne volonté ont posées. Les progrès continus dépendront de votre dévouement à la construction d’une véritable unité et de la mesure dans laquelle vous renforcez votre pratique de ces disciplines spirituelles qui aident à polir les miroirs de vos cœurs pour qu’ils reflètent les attributs de Dieu.
Nous espérons que vous renforcerez entre vous des liens spirituels durables qui résisteront aux forces des préjugés. « En cet âge illuminé, « le thème confirmé est l’unité de l’humanité. Toute âme qui sert cette unité sera, sans nul doute, assistée et confirmée».
Nous caressons l’espoir que, dans vos efforts pour trouver des partenaires de vie, vous résisterez à toute influence visant à donner la primauté à l’ethnicité, que vous fonderez des foyers dans lesquels chaque âme sera la bienvenue, et que vous élèverez des enfants qui deviendront à leur tour des champions de l’unité.
Nous sommes convaincus que si vous vous abreuver de sincérité et de courage, dans la vie de notre nation, vous rayonnerez comme des personnes de confiance pour tous, comme des serviteurs de tous, comme des fédérateurs pour tous. Laissez vos actes écrire le prochain chapitre de l’histoire de notre pays, qui sera libre des préjugés et des conflits.
Ainsi, nos peuples, chacun comme un puissant affluent, se jetteront dans un puissant fleuve dont les eaux vives jailliront dans l’océan d’une seule famille humaine.
Nous adresserons nos supplications et nos prières à notre Créateur associées aux actes purifiés par l’intention de servir nos espoirs communs les plus élevés afin qu’ils puissent unir encore plus fermement, dans l’amour, les peuples de notre nation tant chérie.
La Communauté nationale bahá’íe de la R.D. Congo